Témoignages d’une communauté brisée mais debout
Dans une Tunisie post-révolutionnaire qui se cherche encore, le combat pour les droits humains reste inégal. Parmi les voix les plus marginalisées, celle de la communauté LGBTQI+ continue d’être muselée, criminalisée, et souvent torturée.
L’Association Shams, fervente défenseure des droits LGBTQI+ en Tunisie, dévoile un documentaire saisissant :
« Au pays de la démocratie naissante », produit par Mounir Baatour, Président de l’association.
Des récits qui dérangent… mais qui doivent être entendus
Dans ce film, plusieurs personnes LGBTQI+ témoignent à visage découvert ou masqué. Elles racontent leur quotidien sous la menace constante :
- L’arrestation arbitraire, souvent sans preuve
- Les examens anaux forcés, une pratique dénoncée comme acte de torture par les organisations internationales
- Les conditions inhumaines en détention, où insultes, coups, et viols sont monnaie courante
- Le rejet familial et social, l’isolement, et la peur constante
- Et surtout, la menace permanente de l’article 230 du Code pénal, qui punit les relations homosexuelles de jusqu’à 3 ans de prison
Ces témoignages sont choquants, poignants, et d’une humanité bouleversante. Chaque mot prononcé dans ce film est un acte de courage.
Une démocratie à deux vitesses
Alors que la Tunisie se présente comme un modèle de transition démocratique dans la région, ce documentaire révèle une vérité amère : la démocratie n’existe pas tant qu’elle ne protège pas toutes ses citoyennes et citoyens, sans discrimination.
Un film nécessaire, un devoir de mémoire et d’action
Le documentaire ne se contente pas d’informer. Il interpelle, dérange, pousse à réagir.
C’est un cri contre l’injustice, un appel à la solidarité, un acte militant.
« Raconter ce qu’on a vécu, ce n’est pas facile. Mais si on ne parle pas, personne ne saura. »
— Témoignage extrait du film